En règle générale, une grossesse est un évènement heureux dans la vie d’une femme. Parfois, cet évènement heureux peut également avoir un côté plus triste dont on ne parle que trop rarement : la fausse couche. Il est étonnant qu’elle soit encore si taboue, tant elle touche de nombreuses femmes (quasiment 1 grossesse sur 3). Un nouveau terme a même fait son apparition : arrêt naturel de grossesse permettant de souligner son caractère naturel et incontrôlable. Dans cet article, on vous aide à mieux comprendre ce qu’est une fausse couche, mais aussi comment réagir en cas de fausse couche, et comment se reconstruire.
Qu’est-ce qu’une fausse couche ?
La fausse couche est un arrêt spontané de la grossesse avant 22 semaines d’aménorrhée, ce qui correspond à 5 mois de grossesse environ, soit la période à laquelle un fœtus devient viable. Dans la plupart des cas, la fausse couche est précoce, c’est-à-dire qu’elle survient avant la 14e semaine d’aménorrhée, ce qui correspond au 1er trimestre de grossesse. Si l’arrêt de grossesse se produit entre la 14e et la 22e semaine d’aménorrhée, on parle alors d’une fausse couche tardive.
Dans la plupart des cas, les fausses couches sont isolées, ce qui signifie qu’une femme n’en fait qu’une seule. Elles sont plutôt communes, puisqu’elles concernent approximativement 15 % des grossesses. En revanche, si une femme de moins de 40 ans qui essaye d’avoir un enfant avec le même partenaire et fait 3 fausses couches précoces consécutives, on dit qu’elles sont à répétition. Ce cas est beaucoup plus rare, il concerne 1,5 % des grossesses.
Quels sont les causes et les facteurs de risque d’une fausse couche ?
Que sont les fausses couches isolées ?
Dans ce cas-ci, l’âge augmente les probabilités de faire un arrêt naturel de grossesse, car le risque est de 12 % à 25 ans et de 50 % à 42 ans. En ce qui concerne la cause, elle est rarement recherchée dans cette configuration, car elle est due à une anomalie de développement du fœtus. En somme, vous n’y êtes pour rien. Le fœtus n’était en réalité pas viable, c’est pour cela que l’on parle d’arrêt naturel de grossesse, c’est la nature qui fait son œuvre.
Que sont les fausses couches à répétition ?
Si vous avez fait 3 arrêts de grossesses consécutifs, les professionnels de santé qui s’occupent du suivi de votre grossesse vous prescriront des examens pour rechercher une cause. Il existe plusieurs raisons, mais les principales sont : des malformations de l’utérus, une anomalie de la cavité utérine, des anomalies génétiques, des perturbations hormonales ou des anomalies de la coagulation sanguine. On vous rappelle que les arrêts de grossesse à répétition sont beaucoup plus rares et que cela ne veut pas dire que vous ne pourrez pas mener à bien une grossesse.
Il y a également quelques facteurs de risque supplémentaires, comme la consommation excessive d’alcool, de tabac ou de drogues, ainsi que l’obésité ou des carences en vitamines B9 ou B12. Mais la pratique du sport pendant la grossesse n’est pas un facteur de risque de fausse couche, et à part les précautions et recommandations générales pour la grossesse, il n’y a rien qui puisse faire diminuer les risques.
Quels sont les signes et les symptômes d’une fausse couche ?
Il existe 3 principaux symptômes pour la fausse couche :
Des saignements vaginaux plus ou moins intenses, continus ou interrompus et de couleur rouge vif ou brunâtre.
Des caillots de sang ou des tissus brunâtres expulsés par le vagin.
Des douleurs dans le bas du dos, au niveau de l’abdomen ou des crampes pelviennes qui ressemblent aux douleurs de règles ou à des contractions.
Les saignements en début de grossesse, ne signifient pas forcément que vous faites un arrêt de grossesse. Ils sont assez fréquents pendant le 1er trimestre, mais s’ils sont accompagnés de douleurs, la probabilité d’une fausse couche est plus importante.
Que faire si vous avez des symptômes de fausse couche ?
Si vous ressentez les symptômes décrits plus haut, on recommande fortement d’aller consulter un professionnel de santé qui pourra vous dire exactement quelle est l’origine de vos douleurs ou saignements.
Quand consulter un médecin ou une sage-femme ?
Si vous avez des saignements très abondants ou que vous vous sentez très mal : fièvre, baisse de tension, vertiges ou vomissements ; il est préférable d’aller consulter en urgence pour ne prendre aucun risque. En revanche, si vos saignements sont modérés, vous pouvez consulter un gynécologue ou une sage-femme dans la journée, sans trop tarder non plus.
Comment se déroule la consultation médicale ?
Lors de la consultation médicale, le médecin ou la sage-femme va effectuer une échographie pelvienne pour déterminer si on peut parler d'une fausse couche. Si la cavité utérine est vide, c’est que l’embryon et ses tissus ont déjà été expulsés. Il se peut que l’arrêt naturel de grossesse soit encore en cours et nécessite une intervention pour expulser le reste de l’embryon et de ses tissus.
Quel est le traitement d’une fausse couche ?
Au moment de la consultation médicale, si la fausse couche n’est pas terminée, le professionnel de santé peut vous proposer d’attendre l’expulsion naturelle, ou bien de vous aider. Pour cela, il existe des médicaments et dans de rares cas une intervention chirurgicale. Vous avez tout à fait le droit de demander de l’aide, car l’expulsion naturelle peut prendre jusqu’à 2 semaines et il est compréhensible de ne pas avoir envie de subir cela.
Si vous désirez une aide médicamenteuse, il existe un médicament qui induit des contractions utérines et aide à l’ouverture du col. Il agit en quelques heures. Si vous avez toujours des saignements, il faudra peut-être une intervention chirurgicale, mais cela reste plutôt isolé.
L’intervention chirurgicale ou curetage pour un arrêt naturel de grossesse ressemble à la procédure réalisée pour un avortement (ou Interruption Volontaire de Grossesse). Elle nécessite une hospitalisation de jour et une anesthésie : locale, locorégionale comme la péridurale et rarement générale. Elle intervient si votre situation le nécessite absolument.
La fausse couche est un arrêt spontané de la grossesse avant 22 semaines d’aménorrhée, ce qui correspond à 5 mois de grossesse environ.
Il existe 3 principaux symptômes pour la fausse couche :
Des saignements vaginaux plus ou moins intenses, continus ou interrompus et de couleur rouge vif ou brunâtre.
Des caillots de sang ou des tissus brunâtres expulsés par le vagin.
Des douleurs dans le bas du dos, au niveau de l’abdomen ou des crampes pelviennes qui ressemblent aux douleurs de règles ou à des contractions.
Si vous avez des saignements très abondants ou que vous vous sentez très mal : fièvre, baisse de tension, vertiges ou vomissements ; il est préférable d’aller consulter en urgence pour ne prendre aucun risque.
Si vous ressentez les symptômes annonciateurs de fausse couche : saignement et douleurs, consultez votre médecin ou sage-femme qui effectuera une échographie pelvienne pour déterminer la cause de ces signes.
Comment se reconstruire après fausse couche ?
Après une fausse couche, il est tout à fait normal de se sentir désemparé, en colère et extrêmement triste. Même si l’on vous répète que ce n’est absolument pas votre faute et que vous connaissez les chiffres et les causes, cette période peut être difficile à traverser. Chez certaines femmes, la guérison et l’envie d’une nouvelle grossesse peuvent être longues.
Peut-on parler de deuil ?
On peut évidemment parler de deuil lors d’une fausse couche. Vous ressentez les mêmes émotions que lors d’un deuil « classique », car vous vous êtes investie dans cette grossesse. Vous avez été tellement heureuse et le fait qu’elle se termine vous rend extrêmement triste. Vous allez passer des étapes et vous reconstruire au fur et à mesure. On ne peut que vous conseiller d’en parler à un professionnel, des amis ou de la famille, d’exprimer ce que vous ressentez et de ne pas garder ces sentiments douloureux pour vous.
Comme tout, le temps fait bien les choses, et cela dépend des femmes. Vous allez peut-être avoir besoin de quelques jours ou semaines ou encore de plusieurs mois. Dans tous les cas, ne culpabilisez pas. Vous avez votre rythme et c’est comme ça. Le processus de deuil dépend vraiment de chacune.
Quelles précautions prendre après une fausse couche ?
Après une fausse couche, les médecins recommandent de ne pas utiliser de tampons hygiéniques ou coupe menstruelle pendant 2 semaines. Il est également vivement conseillé de ne pas avoir de rapports sexuels durant cette période. Celle-ci permet à votre corps de se remettre de ce traumatisme. Si vous ressentez toujours des douleurs ou que vous voyez apparaître de la fièvre, il faut que vous retourniez consulter.
Comment préparer une nouvelle grossesse ?
Le désir d’une nouvelle grossesse après un arrêt naturel de grossesse dépend de chaque femme. Sur le plan médical, l’ovulation et donc les règles reviennent entre 2 et 4 semaines après l’interruption de la grossesse. Plus l’arrêt est précoce, plus le retour des menstruations est rapide.
Certains gynécologues préconisent une nouvelle grossesse rapprochée après une fausse couche précoce et isolée, mais en fait cela dépend surtout de l’état émotionnel et psychologique de votre couple. Prenez le temps de vous écouter, d’en parler et de vous sentir prêts à tenter une nouvelle grossesse.
La fausse couche est une étape douloureuse par laquelle beaucoup de femmes passent. L'accepter n'est certes pas facile, mais elle constitue une première étape dans la reconstruction, car la nature fait souvent bien les choses et vous n'êtes en aucun cas responsable. Prendre le temps de s'écouter, s'entourer et en parler est primordial pour faire son deuil ! Cette étape fait désormais partie de votre parcours de maternité, peut-être un jour, vous arriverez à en tirer quelque chose : vous savez que vous pouvez compter sur vos amis et famille, cette étape a renforcé votre couple ou vous avez constaté à quel point vous êtes forte et résiliente. Prenez soin de vous, toute l'équipe vous apporte son soutient durant cette étape, on vous envoie plein de courage !